Thibaut KETTERER

retour aux portfolios

site(s) internet

  1. thibautketterer.com

"Vestibules savoyards"

 

Ce travail photographique est un état des lieux de la Savoie, de ses habitants cherchant à vivre dans ces fins de routes reculées où l’année et l’hiver sont parfois longs à surmonter. Après de longues périodes glaciaires, la Savoie a vu son territoire se façonner à travers les âges par les mouvements tectoniques et l’érosion, créant entre ses reliefs montagneux les vallées de la Maurienne et de la Tarentaise. Cet essai photographique est focalisé sur la vallée de la Maurienne, qui donne naissance à de nombreuses autres petites vallées et vallons atypiques : Avérole, Ambin, Étache, Ribon, Combe de la Grande Montagne, etc.

 

À travers les siècles, l’histoire de la route a fait sa place reliant petit à petit ces communautés du bout du monde. La route est un lien fort que peu de gens contrôlent. Bien souvent perçue comme une menace, celle-ci est pourtant une faveur, qui entraîne la mixité des êtres humains, des cultures, des traditions, des connaissances et qui crée des échanges commerciaux. Désenclavés des massifs montagneux, ces petits hameaux isolés se sont vu désertés, certaines traditions et modes de vie ont été peu à peu oubliés, laissant place  à l’ouverture sur le monde moderne.

 

Les constructions militaires (barrière de l’Ésseillon, forts type Maginot), les ouvrages titanesques (perçage des tunnels du Fréjus, édification d’autoroute, barrages hydroélectriques), les industries de pointe (ONERA la plus grosse soufflerie d’Europe, le Laboratoire souterrain de Modane (LMS) et les usines d’aluminium de Rio Tinto ex. Péchiney) ont tous contribué depuis la fin du XIXe siècle au développement de la vallée de la Maurienne.

 

À partir des années 50, l’or blanc et son tourisme ont pris possession des lieux. Bénédiction à double tranchant, cela a offert d’autres débouchés aux agriculteurs tout en permettant aux villages de s’enrichir et de conserver leurs populations et leurs traditions. Toutefois, il est difficile pour certains de résister à la tentation des promoteurs trop axés sur les profits qui pensent que la neige et les glaciers resteront éternels.

 

Partir à la recherche de ces Savoyards aux horizons et origines diverses est une quête personnelle qui se doit d’être partagée. Ceci afin de comprendre et d’apprendre toujours plus d’où je viens, ma culture et les traditions de ma région natale.

Cette série photographique sur le territoire Savoyard, ses fonds de Vallées isolées, est un pendant contemplatif avec l’essai «Exode 138».

 

Ce travail photographique est toujours en cours de réalisation.

Documentaire réalisé en novembre et décembre 2016.